Pensées aléatoires.

Ce que je lis dans le ciel.

J’aime à croire que ma lecture du ciel n’est pas forcément celle des d’autres. Pour moi, le ciel est comme un livre ouvert. Il change de langue selon l’endroit où l’on vit et raconte une histoire différente selon le regard que l’on y pose.

J’ai grandi au Bénin. Là-bas, la pluie était une fête. Elle arrivait telle une pause dans le quotidien, l’annonce de quelque chose qui change. Enfants, nous l’attendions avec une joie presque impatiente. La pluie venait mettre fin à la chaleur étouffante et rafraîchir la terre. Le ciel ne se résumait pas au soleil. 

Puis je suis venue en France. Ici, j’ai découvert une autre manière de lire le ciel. Quand le soleil brille, on dit qu’il fait beau. Quand les nuages s’installent et que la pluie tombe, on dit  qu’il fait un temps moche. Mais pour moi, il peut faire beau quand le ciel s’assombrit et quand il pleut.

J’ai longtemps eu du mal à comprendre pourquoi limiter la beauté à la lumière et considérer la pluie comme une laideur, alors qu’elle est aussi une forme de vie, mais  j’ai fini par comprendre.

J’ai compris qu’ici, le ciel ne se vit pas de la même manière. Qu’après de longs mois d’hiver, la grisaille pèse et fatigue. Que le soleil devient un soulagement, une joie attendue. Et je respecte cette lecture. Elle est le fruit d’un autre climat et d’une autre histoire.

Pourtant, ma lecture reste différente. Moi j’aime le ciel quand il s’assombrit, quand il annonce la pluie. J’aime ce gris qui enveloppant, j’aime ce moment juste avant la tombée des premières gouttes . J’y vois une beauté familière, un rappel de mon enfance, mais aussi un lien invisible entre mes deux mondes. Peut-être que cela vient de mon enfance. Peut-être que cela vient du fait que je n’ai pas grandi avec l’hiver, ni avec ces longs mois de grisaille qui pèsent sur le moral.

Mais pour moi, la beauté ne disparaît pas quand le ciel se couvre. Je la trouve dans la promesse d’une pluie, dans les nuages qui annoncent un orage, dans l’air plus frais qui s’installe. J’aime quand le soleil brille, mais j’aime aussi les journées sombres, ces heures où la lumière se fait plus douce. J’aime sentir que le ciel change et qu’il respire autrement.

Alors peut-être que nous ne regardons pas le même ciel, mais chacun lit le sien. Et je suis convaincue que le monde s’élargit à travers ces lectures différentes. 

Avec tout mon amour!

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